martedì 6 dicembre 2011
Transnational Meeting in Tunisia 'Réseau de Luttes' - Common Declaration
We, students, precarious workers, unemployed, and activists of Europe and North Africa met in Tunisia for the transnational meeting “Réseau de luttes” from September 29th to October 2nd. We shared our knowledge and collective experiences: starting from our different practices we are creating a common process of struggles. The crisis is global, the struggle has to be global.
We are all involved in mobilizations and movements against all the tyrants and regimes of global financial capitalism, from North Africa to Europe. We are looking to build up a new transnational space, connecting the local struggles, and new forms of organization beyond and against the autocratic regimes and the system of political representation. Nobody represents us.
During these days, we discussed about precariousness, unemployment, self-organization, art and urbanism, university, knowledge and culture, migration, state repression, the debt, networks and autonomous media. The workshops took place in Tunis, Sidi Bou Said, Regueb and Sidi Bouzid, Hammam-Lif and Sousse.
A central website will be initiated to coordinate our efforts and to expand this network: Tunis, Sidi Bou-Said, Regueb and Sidi Bouzid, Hammam-Lif and Sousse.
A central website will be initiated to coordinate our efforts and to expand this network: international.r02.org.
One huge common transnational meeting will be held once a year and thematic meetings as often as necessary to improve our networking. We propose to hold the next thematic meeting at the beginning of 2012.
We will participate actively in the global day of action United for Change on October 15 : #15O. With our struggles and taking the squares, we claim :
Stop the banksters !
Drop the debt !
Enough austerity !
Knowledge is a commons !
Freedom of movement for all !
No one but ourselves represent us !
We won’t pay for your crisis!
We talk – We act – We move !
Come what may, we are here to stay !
Erhel ! Dégagez ! Que se vayan todos !
Nous, étudiants, travailleurs précaires, chômeurs, activistes et militants d’Europe et d’Afrique du Nord, nous sommes rencontrés en Tunisie au meeting transnational “Réseau de luttes ” du 29 septembre au 2 octobre 2011. Nous avons croisé nos savoirs et nos expériences collectives : nous sommes en train de créer un processus commun de luttes à partir de nos différentes pratiques. La crise étant globale, notre lutte doit l’être aussi.
Nous sommes tous engagés dans des mobilisations et des mouvements contre tous les tyrans et les régimes du capitalisme financier global, de l’Afrique du Nord à l’Europe. Nous cherchons à construire un nouvel espace transnational, en connectant entre elles les luttes locales, et des nouvelles formes d’organisation au-delà des régimes autocratiques et du système de représentation politique et contre eux. Personne ne nous représente.
Pendant ces journées, nous avons discuté précarité, chômage, auto-organisation, art et urbanisme, université, savoir et culture, migration, dette, réseaux et médias autonomes. Les ateliers se sont tenus à Tunis, Sidi Bou Saïd, Regueb et Sidi Bouzid, Hammam-Lif et Sousse.
Un site web sera lancé pour coordonner nos efforts et élargir notre réseau : international.r02.org.
Un grand meeting commun transnational aura lieu une fois par an; des meetings thématiques auront lieu chaque fois que nécessaire pour améliorer notre réseau. Nous proposons de tenir le prochain meeting thématique début 2012.
Nous allons participer activement à la journée globale d’action Unis pour le changement du 15 octobre : #15O. Dans nos luttes et occupations de places publiques nous proclamons :
Arrêtons les banksters !
Effaçons la dette!
Assez d’austérité !
Le savoir est un bien commun!
Liberté de mouvement pour tous !
Personne d’autre que nous-mêmes ne nous représente !
Nous ne paierons pas pour votre crise
Nous prenons la parole – Nous passons aux actes – Nous bougeons
Quoiqu’il arrive, j’y suis, j’y reste!
Erhel ! Dégagez ! Que se vayan todos !
Noi, studenti, precari, lavoratori, disoccupati e attivisti dell’Europa e del Nord Africa ci siamo incontrati in Tunisia dal 29 settembre al 2 ottobre per il meeting transnazionale “Réseau de luttes”. Abbiamo condiviso i nostri saperi e le esperienze collettive: partendo da pratiche differenti stiamo creando un processo comune di lotte. La crisi è globale, la lotta deve essere globale.
Noi siamo interni alle mobilitazioni e ai movimenti contro i tiranni e i regimi del capitalismo finanziario globale, dal Nord Africa all’Europa. Stiamo cercando di costruire un nuovo spazio transnazionale, connettendo le lotte territoriali, e nuove forme di organizzazione oltre e contro i regimi autocratici e il sistema della rappresentanza politica. Non ci rappresenta nessuno.
In questi giorni abbiamo discusso di precarietà, disoccupazione, debito, auto-organizzazione, università, sapere e cultura, migrazioni, arte e urbanismo, repressione statale, reti e media autonomi. I workshop sono stati a Tunisi, Sidi Bou-Said, Regueb e Sidi Bouzid, Hammam-Lif e Sousse.
Stiamo costruendo un sito per coordinare le nostre iniziative e allargare la rete: international.r02.org
Organizzeremo un grande meeting transnazionale ogni anno e incontri tematici itineranti per arricchire la nostra attività di rete. Proponiamo di fare il primo incontro tematico all’inizio del 2012.
Parteciperemo attivamente alla giornata globale di azione United for Global Change del 15 ottobre: #15O. Con le nostre lotte e occupando le piazze gridiamo:
Fermiamo i banchieri!
Aboliamo il debito!
Basta austerità!
Il sapere è comune!
Libertà di movimento per tutti!
Non ci rappresenta nessuno!
Noi la crisi non la paghiamo: prendiamo parole – agiamo – muoviamoci!
Siamo qui e non ce ne andiamo!
Erhel ! Dégagez ! Que se vayan todos!
lunedì 19 settembre 2011
Reseau de Luttes. Rencontre interationale en Tunisie
Call for a Transnational Meeting in Tunisia
We, students, precarious workers, unemployed, and activists of Europe and North Africa met in Tunis to share our knowledge and begin a process of common struggles. The struggles that have swept across North Africa over the last few months spoke to the entire globe because the absence of a future for the new generations was at the center of these conflicts. The front lines in these struggles were held by the new generation who is always the first to fight and the last to be listened to. In the context of the global economic crisis, there are many parallels in the reasons why we are fighting in Europe and why Ben Ali and Moubarak were toppled.
These struggles are demanding a radical change of a system based on generalized exploitation by parasitic governments of elites over the needs of the many. We are revolting against the misery of the present and to build new social relationships that are produced by processes of liberation and the reappropriation of our collective wealth. These struggles create common spaces that power constantly tries to fragment and repress.
This is why we are calling for a transnational Meeting of activists to share our struggles and to construct common strategies and campaigns. We don’t want to have a “media” event, but to construct a transnational network able to face these times of struggle and great social transformation.
We would like this Meeting to be a laboratory of reflection and common work around the following fundamental questions: migration and the free circulation of people and knowledges, precariousness, the question of debt and social services, free and accessible education for all, the construction of autonomous media and networks, the reappropriation of urban spaces, the mechanisms and the forms of social mobilization and the experimentation of new forms of organization and collective intelligence.
We propose a 4-day Meeting in Tunisia in September 2011, and invite all collectives, groups, individuals and activists who adhere to this call and who wish to construct a transnational network of struggle.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe and other activists of NoBorder
Soliplenumk Revolte (Gottingen)
Appel pour un meeting transnational en Tunisie
Nous, étudiants, travailleurs précaires, chômeurs, activistes et militants d’Europe et d’Afrique du Nord, nous sommes rencontrés à Tunis pour croiser nos savoirs et entamer un processus de luttes communes. Les luttes qui ont traversé l’Afrique du Nord dans ces mois ont fait écho parce qu’elles ont mis au centre de leur combat les conditions de vie et l’absence de futur des nouvelles générations, les premières à se battre et les dernières à avoir droit de parole. Dans le contexte de la crise économique mondiale, il y a plusieurs similitudes entre ce pourquoi on lutte en Europe et les raisons pour lesquelles on a chassé Ben Ali et Moubarak.
Ces luttes demandent un changement radical d’un système qui se fonde sur l’exploitation générale et le gouvernement d’élites parasitaires sur les besoins des majorités. On se révolte contre la misère présente et pour bâtir de nouveaux liens sociaux qui soient produits par des processus de libération visant la réappropriation de la richesse collective. Ces luttes ont créé un espace commun que les pouvoirs cherchent constamment à fragmenter et à réprimer.
Voici pourquoi nous appelons à un meeting international d’activistes pour partager les luttes et pour construire des stratégies communes. Nous ne voulons pas faire un « événement » médiatique, mais nous voulons construire un réseau international à la hauteur d’un temps de luttes et de grandes transformations sociales.
Nous voulons que ce meeting soit un laboratoire de réflexion et de travail commun autour des questions qui nous semblent fondamentales : la migration et la libre circulation des personnes et des savoirs, la précarité, la question de la dette et des services sociaux, la connaissance libre et gratuite pour tous, la construction de réseaux et de médias autonomes, la réappropriation de l’espace urbain, les mécanismes et les formes de mobilisation, l’expérimentation de nouvelles formes d’organisation et d’intelligence collective.
Nous proposons un meeting en Tunisie du 29 septembre au 2 octobre 2011, en invitant les collectifs, groupes et individus adoptant le contenu de cet appel et souhaitant construire un réseau international de lutte.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe et d’autres activistes du No Border
Soliplenumk Revolte (Gottingen)
Appello per un meeting transnazionale a Tunisi
Noi studenti, precari, disoccupati e attivisti del Nord Africa e dell’Europa, ci siamo incontrati a Tunisi per condividere saperi e costruire lotte comuni. Le rivolte che hanno attraversato l’Africa del nord in questi mesi parlano a tutti, perché hanno messo al centro le condizioni di vita e l’assenza di futuro delle nuove generazioni, le prime a scendere in strada, le ultime ad avere diritto di parola. Nel contesto della crisi economica globale, sono molti i tratti comuni tra i conflitti in Europa e i movimenti che hanno cacciato Ben Ali e Mubarak.
L’obiettivo delle nostre lotte è la trasformazione radicale di un sistema fondato sullo sfruttamento generalizzato e il governo delle elite parassitarie contro i bisogni dei molti. Ci ribelliamo contro la miseria del presente e per costruire nuovi rapporti sociali fondati su percorsi di liberazione e sulla riappropriazione della ricchezza collettiva. Queste lotte hanno prodotto uno spazio comune che il potere cerca continuamente di frammentare e reprimere.
Su questa base proponiamo un meeting transnazionale di attivisti per condividere le esperienze di conflitto e costruire percorsi in comune. Non ci interessa fare un «evento» mediatico, ma vogliamo costruire una rete transnazionale all’altezza delle sfide e della trasformazione sociale.
Il meeting che stiamo organizzando vuole quindi essere un laboratorio di riflessione e organizzazione su questioni politicamente centrali: le migrazioni e la libertà di circolazione delle persone e dei saperi, la precarietà, il debito e un nuovo welfare, l’accesso libero e gratuito alla conoscenza, la rete e la costruzione di strumenti di comunicazione indipendenti, la riappropriazione dello spazio urbano, i metodi e le forme di lotta, la sperimentazione di nuove forme organizzative dell’intelligenza collettiva.
Proponiamo allora un meeting di 4 giorni in Tunisia nel mese di settembre e invitiamo collettivi, gruppi e singoli attivisti che condividono questi temi e vogliono costruire una rete transnazionale di lotte.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe e altri attivisti di NoBorder
Soliplenum Revolte (Göttingen)
Aufruf zu einem transnationalem Treffen in Tunesien
Wir, Student_innen, prekarisierte Arbeiter_innen, Arbeitslose und Aktivist_innen aus Europa und Nordafrika haben uns in Tunis getroffen um unser Wissen auszutauschen und einen Prozess gemeinsamer Kämpfe anzustoßen. Die Kämpfe, die in den letzten Monaten durch Nordafrika fegten, sprachen zur gesamten Welt, denn das Fehlen einer Zukunft für die neuen Generationen war der Mittelpunkt dieser Konflikte.
Die Frontlinien dieser Kämpfe wurden von der neuen Generation gehalten, die immer die erste ist, die kämpft und die letzte, die gehört wird.
Im Kontext der globalen Wirtschaftskrise gibt es viele Parallelen zwischen den Gründen weswegen wir in Europa kämpfen und warum Ben Ali und Moubarak gestürzt wurden.
Diese Kämpfe fordern eine radikale Veränderung eines Systems, das auf einer generellen Ausbeutung durch Regierungen von Eliten basiert, die über die Bedürfnisse der Menschen hinweggehen. Wir revoltieren gegen das Elend der Gegenwart und um neue soziale Beziehungen zu schaffen, die durch Prozesse der Befreiung und der Wiederaneignung unseres kollektiven Wohls erzeugt werden. Diese Kämpfe eröffnen gemeinsame Räume, die die Mächtigen ständig versuchen zu spalten und zu unterdrücken.
Deswegen rufen wir zu einem transnationalem Treffen von Aktivist_innen auf, um unsere Kämpfe zu teilen und gemeinsame Strategien und Kampagnen zu entwickeln. Wir wollen kein „Medien“ Event, sondern ein transnationales Netzwerk aufbauen, das der heutigen Kämpfe und der großen sozialen Veränderung gewachsen ist.
Wir wollen, dass dieses Treffen ein Versuchsfeld der Reflexion und der gemeinsamen Arbeit für folgende fundamentale Fragen ist:
Migration und die Bewegungsfreiheit von Menschen und Wissen, Prekarisierung, Schulden und Sozialversorgung, freie und zugängliche Bildung für alle, Schaffung autonomer Medien und Netzwerke, Wiederaneignung städtischer Räume, Mechanismen und Formen sozialer Mobilisierung und das Experimentieren mit neuen Formen der Organisierung und der kollektiven Intelligenz.
Wir beabsichtigen ein dreitägiges Treffen in Tunesien im September 2011, und laden dazu alle Kollektive, Gruppen, Individuen und Aktivist_innen ein, die sich von diesem Aufruf angesprochen fühlen und die den Wunsch haben den Aufbau eines transnationalen Netzwerks der Kämpfe mitzugestalten.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe et d’autres activistes du No Border
Soliplenumk Revolte (Gottingen)
نداء لملتقى أممي في تونس
لقد حاز ما حصل في شمال افريقيا من حراك شعبي اهتمام الجميع لكونه ناجما عن تدني مختلف مستويات العيش و غياب افاق مستقبلية حقيقية للأجيال الجديدة، و التي رغم دورها الريادي في النضال تبقى بعيدة كل البعد عن التمتع بحق التعبير عن رأيها في الخيارات و القرارات وفي سياق الأزمة الإقتصادية العالمية نرى ترابطا بين اسباب التحركات الشعبية و الطلابية في أروبا و ما أدى إلى سقوط بن علي و مبارك. من أجل ذلك اجتمعنا نحن، طلبة و مفقرين و عاطلين عن العمل ،نشطاء من أوروبا و شمال إفريقيا في تونس لإثراء معارفنا و العمل على مشاريع نضالات مشتركة.
نضالنا هدفه تحقيق تغييرات جذرية في منظومة قائمة على الإستغلال و تسلط نخب عابثة على التصرف في شؤون و احتياجات الأغلبية ، يقوم ضد البؤس و الفقر و يسعى لبناء روابط و هياكل إجتماعية جديدة تكون نتاجا لعملية تحرر هدفها إستعادة المشترك. خلقت مختلف هذه النضالات فضاءا مشتركا تحاول السلط بصفة دائمة تشتيته و قمع مكوناته.
لذلك فإننا ندعو الى لقاء دولي لنشطاء مختلفي الآفاق للإستفادة من تجارب الجميع و بناء استراتيجيات نضالات مشتركة.نحن لا نريد تنظيم "حدث" إعلامي بل بناء شبكة أممية في مستوى النضالات و التغيرات الإجتماعية الراهنة.
نحن نهدف الى لقاء يكون بمثابة فضاء تفكير و عمل مشترك في ما يتعلق بعديد القضايا كالهجرة و حرية تنقل الأشخاص و المعارف و الهشاشة الإقتصادية و مسألة المديونية بمختلف أشكالها و تردي الخدمات الإجتماعية و تحرير و مجانية المعرفة إضافة إلى إشكاليات إحداث شبكات و وسائل الإعلام المستقل و إستعادة الفضاء الحضري و طرق و أشكال التعبئة و الذكاء الجماعي و طرق التنظم الجديدة.
إننا ندعوا كل نشطاء العالم من تنظيمات و مستقلين يتبنون محتوى هذا النداء و يطمحون الى بناء شبكة نضالية عالمية للقاء أممي بتونس من 29 سبتمبر إلى 2 أكتوبر 2011.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe et d’autres activistes du NoBorder
Soliplenumk Revolte (Gottingen)
domenica 18 settembre 2011
Spanish Hub Meeting (Knowledge Liberation Front in Barcelona)
KLF meeting in Barcelona - September 16-18
Towards 15th of October and Beyond
We, the activists of Knowledge Liberation Front, met in Barcelona at the Hub Meeting to improve our process of transnational networking, to share our thoughts and practices with Democracia Real Ya! and the acampadas movement, as well as other European groups and networks, and to organize in a common way the global day of action of the 15th of October. That day will be a great event of struggles against austerity policies, the debt system and the financialization of education, knowledge and social rights. It will aim to re-appropriate the social richness we produce in common.
We refuse the rhetoric of the return to state sovereignty as the response to the power of financial markets, because the state and the financial markets are the two sides of the same coin of precarization and impoverishment. Instead, we want to build a new Europe based on our common struggles: a Europe without a representative political system and without borders. For this reason, the intervention of the Tunisian activists during the Barcelona meeting has been crucial. They presented the International Meeting in Tunisia (September 29-October 2) as a great occasion to improve our transnational process of organization across the Mediterranean Sea, and to extend in a global way the mobilization of the 15th of October. As we stated in the KLF meeting in Paris: our Europe starts from insurrections.
We also discussed the importance of improving our common efforts of concept production, action and communication. Particularly, we decided to implement three projects. First of all, the construction of a website in order to give visibility to the KLF debates, contents, and political actions. Secondly, the production of a new issue of the KLF journal "Kafca", as a tool of preparation and agitation towards 15 October. Thirdly, we will start the creation of a map of the experiences of autonomous education all around Europe and the world, to place in a common relation the different forms of militant research and self-management of knowledge production. In all these projects, it's really decisive that the editorial boards and working groups will improve their efforts of transnational coordination and networking.
Finally, we have launched in the Hub Meeting the proposal of a common week of action and communication between 7 and 14 of October. In these day we will launch initiatives in order to give visibility to and diffuse at the local level the main political issues that we discussed in the KLF and the Hub Meeting: against the financialization of education and for the autonomous production of knowledge; against the banks and for the right of bankruptcy for students and precarious workers; against precariousness and for the re-appropriation of social wealth; against the dismantling of social rights and for the construction of a new welfare; against the borders regime and for the free circulation of people; against copyrights and patents and for the free access and circulation of knowledge; against the representation system and the regimes of austerity, and for the autonomous institutions of the movements.
We are not commodities in the hands of bankers and politicians!
Let's rise up: we have nothing to loose, we have everything to win!
KLF meeting a Barcelona - 16-18 Settembre
Verso il 15 ottobre e oltre
Noi attivisti del Knowledge Liberation Front ci siamo incontrati all’Hub Meeting di Barcellona allo scopo di migliorare il nostro processo di connessione transnazionale, per condividere i nostri pensieri e le nostre pratiche con Democracia Real Ya e il movimento delle acampadas, così come con gli altri gruppi e network europei, e per organizzare in modo comune il giorno di azione globale del 15 ottobre.
Quella giornata sarà un grande evento di lotta contro le politiche di austerità, il sistema del debito e la finanziarizzazione dell’educazione, della conoscenza e dei diritti sociali. Punterà perciò alla riappropriazione della ricchezza sociale che produciamo in comune.
Noi rigettiamo la retorica del ritorno alla sovranità nazionale come risposta al potere dei mercati finanziari, perché lo stato e i mercati sono due facce della stessa medaglia della precarizzazione e dell’impoverimento. Al contrario, noi vogliamo costruire una nuova Europa fondata sulle nostre lotte comuni: un’Europa senza un sistema politico di rappresentanza e senza confini. Per questa ragione, l’intervento degli attivisti tunisini durante il meeting di Barcellona è stato fondamentale. Hanno presentato il Meeting Internazionale in Tunisia (29 settembre – 2 ottobre) come una grande occasione per migliorare il nostro processo transnazionale di organizzazione attraverso il Mar Mediterraneo, e per estendere in modo globale la mobilitazione del 15 ottobre. Come abbiamo affermato nel meeting del KLF di Parigi: la nostra Europa parte dalle rivolte.
Abbiamo inoltre discusso dell’importanza di potenziare i nostri comuni sforzi nella produzione di immaginario, azione e comunicazione. In particolare, abbiamo deciso di implementare tre progetti. Prima di tutto, la costruzione di un sito internet che dia visibilità ai dibattiti, ai contenuti e all’azione politica del KLF. In secondo luogo, l’uscita di un nuovo numero del giornale del KLF “Kafca” come strumento di preparazione e agitazione verso il 15 ottobre. Terzo, inizieremo ad elaborare una mappa delle esperienze di educazione autonoma che si sono date in Europa e nel mondo, per collocare in una relazione comune le differenti forme di ricerca militante e l’autogestione della produzione di conoscenza. In tutti questi progetti, è davvero decisivo che le redazioni e i gruppi di lavoro incrementino i loro sforzi di coordinamento e collegamento transnazionale.
Infine, abbiamo proposto all’interno dell’Hub Meeting una settimana di azione e comunicazione comuni tra il 7 e il 14 ottobre. In queste giornate lanceremo iniziative per dare visibilità e diffondere a livello locale i nodi politici principali che abbiamo discusso all’interno del KLF e dell’Hub Meeting: contro la finanziarizzazione dell’educazione e per una produzione autonoma di conoscenza; contro le banche e per il diritto all’insolvenza per studenti e lavoratori precari; contro la precarizzazione e per la riappropriazione della ricchezza sociale; contro lo smantellamento dei diritti sociali e per la costruzione di un nuovo welfare; contro il regime dei confini e per il libero accesso e la libera circolazione della conoscenza; contro il sistema della rappresentanza e i regimi di austerity, e per le istituzioni autonome dei movimenti.
Non siamo beni nelle mani di banchieri e politici!
Ribelliamoci: non abbiamo nulla da perdere, abbiamo tutto da vincere!
KLF Meeting à Barcelone 16-18 Septembre 2011
Vers le 15 Octobre et Au-delà
Nous, les militants du Knowledge Liberation Front, nous sommes rencontrés au Hub Meeting de Barcelone afin d'améliorer notre processus de réseaux transnationaux, de partager nos pensées et nos pratiques avec Democracia Real Ya! et le mouvement des Acampadas, ainsi que d'autres groupes et réseaux européens, et d'organiser de manière commune la journée globale d'action du 15 Octobre 2011. Cette date sera un grand événement de luttes contre les politiques d'austérité, contre le système de la dette et la financiarisation des droits à l'éducation, au savoir et aux droits sociaux. Il aura pour objectif de se réapproprier de la richesse sociale que nous produisons en commun.
Nous refusons la rhétorique du retour à l’État souverain comme réponse à la puissance des marchés financiers, parce que l'État et les marchés financiers sont les deux faces d’une même médaille de précarisation et d’appauvrissement. Au contraire, nous voulons construire une nouvelle Europe fondée sur nos luttes communes: une Europe sans système politique représentatif et sans frontières. Pour cette raison, l'intervention des militants Tunisiens lors de la réunion de Barcelone a été cruciale. Ils ont présenté le Meeting Transnational en Tunisie (qui aura lieu du 29 Septembre au 2 Octobre 2011) comme une grande occasion pour améliorer nos processus transnationaux d'organisation de l’autre côté de la Méditerranée, et pour étendre globalement la mobilisation du 15 Octobre. Comme nous l'avons déclaré lors du Meeting KLF à Paris: notre Europe commence à partir des insurrections.
Nous avons également discuté de l'importance d'améliorer nos efforts communs dans la production de concept, d'action et de communication. En particulier, nous avons décidé de mettre en œuvre trois projets. Tout d'abord, la construction d'un site Internet qui puisse donner une visibilité aux débats du KLF, à ses contenus et à ses actions politiques. Deuxièmement, la production d'un nouveau numéro de la revue du KLF "Kafca", comme outil de préparation et de mobilisation vers le 15 Octobre. Troisièmement, nous avons commencé la création d'une cartographie des expériences d'éducation autonome en Europe et dans le monde, afin de constituer une relation commune entre les différentes formes de recherche militante et d'auto organisation dans la production de savoir. Dans chacun de ces projets, la coordination transnationale et l’amplification des réseaux entre les différents comités de rédaction et groupes de travail seront décisives.
Enfin, pendant le Hub Meeting nous avons proposé une semaine commune d'action et de communication entre le 7 et le 14 Octobre. Au cours de ces journées, nous allons lancer des initiatives en mesure de donner plus de visibilité et de diffusion locale aux principaux problèmes politiques affrontés au sein du KLF et du Hub Meeting : contre la financiarisation de l'éducation et pour la production autonome de savoir; contre les banques et pour le droit de faillite des étudiants et des travailleurs précaires; contre la précarité et pour la réappropriation de la richesse sociale, contre le démantèlement des droits sociaux et pour la construction d'un nouveau welfare; contre le régime des frontières et pour la libre circulation des personnes ; contre les copyrights et les brevets et pour le libre accès et la circulation du savoir, contre le système de représentation et les régimes d'austérité, et pour les institutions autonomes des mouvements.
Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des banquiers et des politiciens!
Soulevons-nous : nous n'avons rien à perdre, nous avons tout à gagner!
Powstańmy: nie mamy nic do stracenia, a wszystko do wygrania!
Spotkanie KLF w Barcelonie - 16-18 wrzesień 2011
W stronę 15 października i dalej
My, aktywiści Frontu Wyzwolenia Wiedzy (KLF), spotkaliśmy się w Barcelonie po to, aby rozwijać proces zawiązywania sieci międzynarodowej współpracy, dzielić się naszymi myślami i praktykami zarówno z Democracia Real Ya!, ruchem acampadas jak i innymi europejskimi grupami i sieciami, a także po to, aby wspólnie organizować światowy dzień działania - 15 października. Dzień ten będzie istotnym wydarzeniem w walce przeciwko polityce cięć, systemowi zadłużenia oraz finansjalizacji edukacji, wiedzy i praw społecznych. Jego celem będzie odzyskanie zagrabionego społecznego bogactwa, które wspólnie wytwarzamy.
Odrzucamy retorykę, w której odpowiedzią na władzę rynków finansowych jest powrót do zwierzchnictwa państwa. Państwo i rynki finansowe to awers i rewers tego samego procesu prekaryzacji i zubożenia. Zamiast tego chcemy budować nową Europę opartą na naszej wspólnej walce; Europę bez granic i bez systemu politycznej reprezentacji. Z tego powodu tak istotna była interwencja tunezyjskich aktywistów podczas spotkania w Barcelonie. Przedstawili oni Międzynarodowe Zgromadzenie w Tunezji (29 września – 2 października) jako dobrą okazję do rozwijania naszego transnarodowego procesu organizowania się w obszarze basenu Morza Śródziemnego oraz do rozszerzenia zaplanowanej na 15 października mobilizacji na globalną skalę. Tak jak oświadczyliśmy podczas spotkania Frontu Wyzwolenia Wiedzy w Paryżu: nasza Europa rozpoczyna się od powstań.
Omówiliśmy również znaczenie zwiększenia naszych wspólnych starań w tworzeniu koncepcji, podejmowania akcji i komunikacji. Zdecydowaliśmy o wprowadzeniu w życie trzech projektów. Po pierwsze, stworzenia strony internetowej w celu upublicznienia debat KLF, treści i akcji politycznych. Po drugie, stworzenie nowego numeru czasopisma KLF „Kafca”, które byłoby narzędziem służącym do przygotowań i agitacji na rzecz 15 października (Światowego Dnia Działania). Po trzecie, rozpoczniemy tworzenie mapy gromadzącej doświadczenia autonomicznej edukacji z całej Europy i świata, aby umieścić we wspólnej relacji różne formy badań bojowych i samoorganizacji produkcji wiedzy. We wszystkich tych projektach naprawdę kluczowe jest zwiększanie wysiłków transnarodowego koordynowania i tworzenia sieci przez redakcje i grupy robocze.
Wreszcie złożyliśmy propozycję wspólnego tygodnia działania i komunikacji między 7 a 14 października. W tych dniach podejmiemy inicjatywy mające na celu ukazanie i szerzenie na poziomie lokalnym najważniejszych politycznych kwestii dyskutowanych przez KLF w trakcie spotkania: sprzeciwu wobec finansjalizacji edukacji oraz wsparcia dla autonomicznej produkcji wiedzy; sprzeciwu wobec banków oraz wsparcia dla prawa do niewypłacalności dla studentów i wszystkich dotkniętych prekaryzacją; sprzeciwu wobec niepewności oraz wsparcia dla odzyskania zagrabionego społecznego bogactwa; sprzeciwu wobec demontażu praw socjalnych oraz wsparcia dla budowania nowego systemu opieki społecznej; sprzeciwu wobec reżimowi granic oraz wsparcia dla wolnego przepływu ludzi; sprzeciwu wobec systemu reprezentacji i reżimowi cięć oraz wsparcia dla autonomicznych instytucji ruchów społecznych.
Nie jesteśmy towarami w rękach bankierów i polityków!Powstańmy: nie mamy nic do stracenia, a wszystko do wygrania!
sabato 28 maggio 2011
Tunisia is our university!
Tunisia is our University. Notes and reflections from the Liberation Without Borders Tour
Anna Curcio and Gigi Roggero
Anna Curcio and Gigi Roggero
Translation: Jason Francis Mc Gimsey
Today, Tunisia is an extraordinary political laboratory. Definitively destroying any inveterate reminiscence of the colonial mirror, where the “periphery” should observe the “center” to see the image of it’s future reflected in it, social struggles are determining the most advanced point inside global capitalism. Doing enquiry in this laboratory means the possibility of finding answers and developing unresolved political questions.
Today, Tunisia is an extraordinary political laboratory. Definitively destroying any inveterate reminiscence of the colonial mirror, where the “periphery” should observe the “center” to see the image of it’s future reflected in it, social struggles are determining the most advanced point inside global capitalism. Doing enquiry in this laboratory means the possibility of finding answers and developing unresolved political questions.
Above all, here some fundamental indications emerge regarding the temporality of the crisis. Between 2007 and 2008, when we began developing our analysis of the global economic crisis, we couldn’t envision the deflagration of new cycles of struggle. Or, rather, these new cycles were fragmented in character and not generalized. Today, we can see how the very concept of cycle must be completely rethought: when the crisis is no longer a specific phase but a permanent and insuperable horizontal element of cognitive capitalism, struggles adopt a different temporality. They wait and attack the enemy where it is weakest, i.e. where the composition of living labor is the strongest.
This is why the first insurrections inside the global crisis happened in Tunisia and Egypt. What’s more, they put insurrection and revolution back on the agenda; two things that many people, too many people, had thought they had been freed from along with the old political problems of the 19th century. But social movements imposed this agenda in new ways. The insurrection is no longer tied to the conquest of the state and the perimeters of national space have been definitively exceeded. One now rises in struggle to destroy borders, to affirm the right to flight and the mobility of living labor.
Tunisian activists have a clear perception of the coordinates of struggle, coordinates that are traced on an immediately transnational level. Again, we can see how another peculiar element of contemporary crisis – that of infection (see Christian Marazzi’s Dairy) – travels in pursuit of the movements of living labor and its organizational practices. The Tunisian insurrection was the spark for the movement in Egypt and the entire Arab world. And now from Wisconson, Spain and Greece the first item on the agenda is: do like in Tahrir square. The infection of conflicts happens over networks, from social networks to text messages. They aren’t simply tools that facilitate the circulation of information and communication. Here, the network is entirely reappropriated by living knowledge, it becomes a form of multitudinary organization and the expression and practice of collective intelligence. What an extraordinary experience to see, concretely, how demonstrators move in the metropolitan space: on a random Saturday morning, the appointment is at 10 a.m. in front of a theater on Avenue Bourghiba. But after 40 minutes there is no one and the police behind the barbwire are tense and don’t understand; in just a few seconds a hundred, two-hundred, three-hundred people gather, shouting at the transitional government that it must go, calling for the continuation of the revolutionary process. When the demonstration is attacked with clubs and knives by undercover police and/or shady figures paid by merchants worried about their business on the verge of the tourist season, everyone disperses in what seems like a sudden, disorganized way, just as they had gathered. But a few minutes later, the swarm recomposes again with even more people in front of the Ministry of Social Affairs, and again in front of the union headquarters to demand the convocation of a general strike.
However, the Tunisian insurrection is not a spontaneous event without a history and without organization. Its has a long genealogy, made of mobilizations and struggles, at least since – as they told us – the beginning of the revolutionary process seen in the miners’ strikes of 2008. But even in the ‘70s and ‘80s students and workers gave life to extraordinary experiences of conflict: Ben Ali’s repressive and authoritarian grip was the answer to them. Youth and Tunisian workers then used, with intelligent pragmatism, the single union of the regime, the U.G.T.T., and the student union, the U.G.E.T.: these were training grounds for activists and spaces of capillary organization that were then overturned against the hierarchy. Again, it was in southern Tunisia that the movement accumulated strength: symbolically, it isn’t by chance that the insurrectional process started on December 17th in Sidi Bouzid when Mohamed Bouazizi – a young university graduate forced to work as a street peddler – set himself on fire in a public square. That strength became potency when the movement conquered the metropolitan space on January 14th, the day Ben Ali fled. Since then, thousands of young proletariats have come from the countryside and other cities to the capital, to occupy the Kasbah and continue the revolution.
Therefore, as Miguel Mellino has already explained, the mainstream media images have nothing to do with what is happening in North Africa. “Bread revolt” or the “Jasmine revolution” are labels that try to exorcise the common reality that the Tunisian revolution really speaks of. Various American analysts observe, terrorized, how the composition of the social movements in Maghreb are so similar to the situation in the United States and in Europe: highly-educated, unemployed and precarious young people who no longer see any possible correspondence between a university degree and their salary. So, while others have recklessly given up the category of cognitive labor for misunderstood tactical reasons, or maybe because they are disillusioned by Italian capitalists’ lack of foresight to invest in the “knowledge economy”, this is the very subject that guided the struggles on the other side of the Mediterranean.
In Tunisia, it should be clear to everyone that there is no identitary essentialism in the category of cognitive labor– even to the stubborn who insist in accusing it of a having “progressive” vice. On one hand, it indicates not only the students or youth that are highly educated, but the multitude that produces knowledge and is impoverished by capitalist capture. Therefore, saying “cognitive labor” means saying potency and exploitation at the same time. In the Tunisian outskirts, the young and less-than-young use the network daily and fluently speak various languages, often learned through the parabolic antennas so hated by the anti-consumerists of the western left who don’t grasp the ambivalent process of subjectivation contained in the use of the peculiar “dead knowledge” of communication technologies. On the other hand, the political question that the revolutionary movement in Tunisia plainly shows us is the alliance, or the common composition between the youth of the cognitive precariat and the proletariat of the banlieue. However, these are not necessarily distinct figures. Rather, they the same process seen from different angles. School, university and knowledge definitively cease to be social escalators for labor market mobility used by the declassed middleclass and a promise of social redemption for the proletariat of the periphery. Various other subjects suffering from the crisis have amassed around this composition, starting with lawyers, magistrates and service workers (may of whom are active in telecommunications), and with the accumulation of the workers’ struggles in the south over the previous decades.
Nor was the revolution in Tunisa a “peaceful revolution”: who knows what the icon of the young celebrated in the Italian newspaper Repubblica would say in seeing the girls and boys of the Tunis banlieue proudly show off the commissariats and the RCD party’s offices that they have torched? Who knows if that disincarnated figure can understand what it means to say that today these kids no longer have to lower their gaze when facing a cop or a thug of the regime, the most immediate representations of class oppression.
Nor was this a simple revolution to topple the rais and finally start the process of liberal-democratic development. Ben Ali’s regime was not an exception or a feudal residue, but a fully integrated cog in global governance and financial capitalism. His attitude, in the end, was no different that the attitude of Enron managers or other great “financial scandals”: when they realized the boat was sinking, like Nazi officials escaping from WWII, they grabbed all the candelabras and silverware they could on their way out. Again, the political point is that the problem isn’t the corrupted, but that the system produces corruption. So it isn’t strange that one of the most decisive aspects is the question of debt: social movements are in fact refusing to respect the agreements made by Ben Ali with the great actors of global capitalism.
For all of these reasons, the present phase is extremely delicate. The transitional government – which, after the destitution of Gannouchi imposed by the by second occupation of the Kasbah, is now lead by Essebsi – is trying to impose a repressive normalization, following requests coming from Tunisian business and commercial sectors readily defeatist of the uncomfortable shadow of Ben Ali’s circle. They are all now pledging allegiance to democratic transition that is to reach its apex in the constitutional assembly on July 24th. In the meanwhile, government offices and Ministries are surrounded by barbwire, tanks occupy the streets, the curfew and the systematic blackouts in the outskirts aim to guarantee the ordered transition to the state of liberal-democracy, i.e. the end of the revolutionary process. Not incidentally, the word “revolution” is celebrated by those who are trying to block it, above all by the moderate Islamic forces who – not unlike the secular centrists – are already candidate as the best allies for imperial stability. This can also be seen regarding the war in Libya. Those who support it are in the moderate block for the most part, while for activists it is clear that it is a war against revolutionary movements. Many activists told us of friends and comrades who wen to fight against Kaddafi’s regime and of the geographic complexities of the insurgents’ battle lines: in Misrata, a composition very similar to the Tunisian composition is concentrated while in Bengasi a succession to the Libyan colonel is attempting to install itself but with a substantial political continuity, in accordance with the forces that are conducting the war.
In front of the Justice Department of Tunis, a lawyer synthetically comments: “we can’t talk about a counterrevolution simply because we still haven’t had a revolution”. This is the question. A few blocks away, hundreds and hundreds of young people who came from throughout the country to occupy the Kasbah don’t want to go home. For the Tunisian proletariat there is no home to go back to if a radical transformation is not produced: the choice of migration or the continuation of the revolutionary process are, in the end, two forms of the same struggle. The explosion of freedom that flows through the streets of the Tunisian metropolis is clashing head-on with the attempt to govern it in order to normalize it: the freedom of commerce opposes, head to head, the potency of the freedom of the common. So, how does destitutent power become constituent power? How does the swarm become a weapon to attack? How can horizontality determine collective verticality, the construction of new social relationships and common institutions? In brief, how does insurrection become revolution? These are the questions that, in the global crisis, the political laboratory of Tunisia are posing.
As we have said, the spatial coordinates of this challenge are clear to the activists here and they are traced on an immediately transnational level: in particular, North Africa on one side and Europe on the other. But it isn’t a question of generic solidarity that risks being trapped by identity or stink of colonial charity. “The best way to help the liberation of the Palestinian people is to liberate ourselves” one activist said. There is much the European left – wallowing in defeat and in sectorial self-celebration without any political vision – could learn from this university if only it had the desire to understand, to do enquiry, to organize the common and breathe this new air of freedom.
Anna Curcio et Gigi Roggero
Traduction: Nina Negri
Traduction: Nina Negri
Aujourd'hui, la Tunisie est un extraordinaire laboratoire politique. En détruisant définitivement toute réminiscence invétérée du miroir colonial, à travers lequel les « périphéries » sont supposées observer le « centre » pour voir l'image de leur avenir s’y refléter, les luttes sociales déterminent le point le plus avancé du capitalisme global. Mener des recherches dans ce laboratoire offre la possibilité de trouver des réponses à des questions politiques en suspens.
En premier lieu, quelques pistes fondamentales se dessinent en ce qui concerne la temporalité de la crise. Entre 2007 et 2008, lorsque nous avons commencé à développer notre analyse sur la crise économique globale, nous ne pouvions pas imaginer l’amorce de ces nouveaux cycles de lutte, ou, plutôt, nous n’envisagions que des cycles fragmentaires et non généralisables. Aujourd'hui, nous pouvons constater que le concept même de cycle doit être complètement repensé: lorsque la crise n'est plus une phase spécifique, mais un élément permanent et un horizon infranchissable du capitalisme cognitif, les luttes adoptent une temporalité différente. Elles attendent et attaquent l'ennemi là où il est le plus faible, c’est-à-dire là où la composition du travail vivant est la plus forte.
C'est pourquoi les révoltes tunisiennes et égyptiennes ont été les premières insurrections à l'intérieur de la crise économique globale. Qui plus est, elles ont remis l'insurrection et la révolution à l'ordre du jour, alors que beaucoup pensaient s’en être libérés, avec tout les vieux problèmes politiques du 19ème siècle. Mais les mouvements sociaux imposent cet ordre du jour de manière inédite. L'insurrection n'est plus liée à la conquête de l'État et le périmètre de l'espace national est définitivement dépassé. Aujourd'hui, on se soulève pour détruire les frontières, pour affirmer le droit à la fuite et à la mobilité du travail vivant.
Les militants tunisiens ont une perception claire des coordonnées de l’espace de lutte, coordonnées qui sont inscrites sur un plan immédiatement transnational. Ici encore, nous pouvons voir un autre élément spécifique de cette crise contemporaine – celui de la contagion (voir la contribution décisive de Christian Marazzi dans ses cahiers) – qui voyage à la poursuite des mouvements du travail vivant et de ses pratiques organisationnelles.
L'insurrection tunisienne a été l'étincelle qui a embrasé le mouvement en Égypte et dans tout le monde arabe. Et maintenant, du Wisconsin à l'Espagne et à la Grèce, le mot d’ordre devient : faire comme à place Tahrir. La contagion des conflits circule à travers les réseaux, des social networks aux textos. Il ne s’agit plus simplement d’instruments qui facilitent la circulation d'information et de communication. Ici, le savoir vivant s’est entièrement réapproprié le réseau, qui est devenu une forme d’organisation multitudinaire, l'expression et la pratique de l'intelligence collective. C’est une expérience extraordinaire que de voir, concrètement, comment les manifestants se déplacent dans l'espace métropolitain : un samedi, le rendez-vous était à dix heures du matin, devant un théâtre de l’avenue Bourghiba. Mais quarante minutes plus tard, il n'y avait personne, les policiers derrière les barbelés étaient tendus et ne comprenaient pas ; en l’espace de quelques secondes, cent, deux cents, trois cents personnes se sont rassemblées, criant au gouvernement de transition de dégager, appelant à la reprise du processus révolutionnaire. Lorsque la police en civil – et de sinistres personnes rémunérées par des commerçants inquiets pour leurs affaires, à l'approche de la saison touristique – ont chargé avec des matraques et des couteaux, tous les manifestants se sont dispersés en un clin d’oeil, tout comme ils s'étaient réunis. Mais quelques minutes plus tard, l'essaim s’est recomposé à nouveau, encore plus fourmillant, en face du ministère des Affaires sociales, et puis à nouveau devant le siège du syndicat pour imposer une grève générale.
Toutefois, l'insurrection tunisienne n'est pas un événement spontané, sans histoire et sans organisation. Sa généalogie est longue, composée de nombreuses mobilisations et luttes; d’après leur témoignage, on peut faire remonter le début du processus révolutionnaire aux premières grèves de mineurs de 2008. Mais déjà dans les années 1970 et 1980, les étudiants et les travailleurs avaient donné vie à d’extraordinaires expériences de conflit : la répression de Ben Ali et la reprise en main autoritaire en furent la réponse.
Les jeunes, ainsi que les travailleurs tunisiens, ont utilisé avec beaucoup de pragmatisme le syndicat unique du régime, l'UGTT, et le syndicat étudiant, l'UGET : ces derniers sont devenus des terrains de formation militante et des espaces d'organisation capillaire, qui ont été ensuite retournés contre la hiérarchie. Encore une fois, c’est dans le sud de la Tunisie que le mouvement a constitué ses forces : symboliquement, ce n’est pas un hasard si le processus insurrectionnel a démarré le 17 décembre à Sidi Bouzid, lorsque Mohamed Bouazizi – un jeune diplômé universitaire forcé à travailler comme vendeur de rue pour survivre – s’est immolé par le feu sur la place publique. Cette force est devenue puissance lorsque le mouvement a conquis l'espace métropolitain, le 14 janvier, jour de la fuite de Ben Ali. Dès lors, des milliers de jeunes et de prolétaires sont venus de la campagne et d'autres villes vers la capitale, pour occuper la Kasbah et continuer la révolution.
Par conséquent, comme Miguel Mellino l’a déjà expliqué, les images diffusées par les principaux médias n'ont rien à voir avec ce qui se passe en Afrique du Nord. La « révolte du pain » ou la « révolution de Jasmin » sont des étiquettes qui tentent d'exorciser la réalité commune dont nous parle vraiment la révolution tunisienne. Plusieurs analystes américains observent, terrorisés, que la composition des mouvements sociaux au Maghreb est semblable à la situation des États-Unis et de l’Europe : ce sont des jeunes très instruits, au chômage et précaires, qui ne voient plus aucune corrélation possible entre un diplôme universitaire et leur salaire. Ainsi, tandis que certains se sont imprudemment débarrassés de la catégorie du travail cognitif pour des raisons tactiques, ou peut-être par déception face à l’absence de clairvoyance des capitalistes n’ayant pas investi dans l' « économie du savoir », c’est cette subjectivité même qui guide les luttes de l'autre côté de la Méditerranée.
En Tunisie, il devrait être clair pour tout le monde, même aux entêtés qui l’accusent d’avoir un vice « progressiste », qu'il n'y a aucun essentialisme identitaire dans la catégorie du travail cognitif. D'une part, cette catégorie concerne non seulement les étudiants ou les jeunes très instruits, mais aussi cette multitude qui produit du savoir et qui est appauvrie par la capture capitaliste. Donc, dire « travail cognitif » signifie dire en même temps puissance et exploitation. Dans les banlieues tunisiennes, les jeunes et les moins jeunes utilisent le réseau Internet tous les jours et parlent couramment plusieurs langues, apprises souvent par le biais de ces antennes paraboliques tant méprisées par la gauche occidentale anti-consumériste, qui ne saisit pas l’ambivalence du processus de subjectivation contenu dans l'utilisation singulière du « savoir mort » des technologies de communication.
D'autre part, la question politique que le mouvement révolutionnaire tunisien soulève clairement est celle de l'alliance, ou mieux, de la composition commune entre les jeunes de la « précarité cognitive » et le prolétariat des banlieues. Toutefois, ces figures ne sont pas nécessairement distinctes ; au contraire, il s’agit du même processus vu sous des angles différents. L’école, l'université et les savoirs ont définitivement cessé d'être l’ascenseur social permettant une certaine mobilité pour la classe moyenne sur le marché du travail et une promesse de rédemption sociale pour le prolétariat des périphéries. Autour de cette nouvelle composition, d’autres sujets souffrant de la crise se sont intégrés, en commençant par les avocats, les magistrats et les employés des services (très actifs sont ceux du secteur des télécommunications), et l’accumulation des luttes ouvrières présentes dans le Sud au cours des décennies précédentes.
La révolution tunisienne n’a pas été une « révolution pacifique ». Que dirait l'icône du jeune célébré dans le journal italien La Repubblica, s’il voyait les filles et les garçons de la banlieue de Tunis montrer fièrement les commissariats et les bureaux du RCD qu'ils ont brûlés ? Qui sait si cette figure désincarnée pourrait comprendre ce que signifie aujourd'hui que ces enfants n'ont plus à baisser leurs regards face à un policier ou un favori du régime, c’est-à-dire face aux représentations plus immédiates de l'oppression de classe.
L’objectif de cette révolution n’était pas seulement de renverser le raïs et d’accéder enfin à un processus de développement libéral-démocratique. Le régime de Ben Ali n’était pas une exception ou un résidu féodal, mais un rouage pleinement ancré dans la gouvernance globale et le capitalisme financier. Son attitude n'était pas si différente de l'attitude des dirigeants d'Enron ou sans lien avec les autres grands « scandales financiers » : quand ils ont compris que le bateau coulait, ils ont tenté de saisir tous les candélabres et l'argenterie pour s’échapper au plus vite, comme les nazis en fuite à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Encore une fois, sur le plan politique, le problème n'est pas qu’ils sont corrompus, c’est le système lui-même qui produit la corruption. Il n'est donc pas paradoxal que l'un des aspects les plus décisifs soit la question de la dette : le mouvement refuse en effet de respecter les accords conclus par Ben Ali avec les organismes du capitalisme global.
Pour toutes ces raisons, la phase actuelle est une phase extrêmement délicate. Le gouvernement de transition – qui, après la destitution du Gannouchi, imposée par la deuxième occupation de la Kasbah, et aujourd’hui dirigé par Essebsi – tente d'imposer une normalisation répressive, en répondant aux demandes de retour à l’ordre qui proviennent des secteurs industriels et commerciaux tunisiens, défaitistes et nostalgiques du système benaliste. Ces derniers se disent fidèles à la transition démocratique qui devrait être proclamée lors de l'Assemblée constituante du prochain 24 juillet ; en attendant, les palais du gouvernement et les ministères sont entourés de barbelés, les chars occupent les rues, le couvre-feu et les coupures systématiques de courant dans les banlieues visent à garantir une transition ordonnée vers un état de démocratie libérale, c'est-à-dire la fin du processus révolutionnaire.
Par ailleurs, le mot « révolution » est célébré par ceux qui tentent de bloquer cette révolution même. Les forces islamiques modérées – pas si lointaines du centre laïque – sont déjà les meilleures alliées de la stabilité impériale.
Cet aspect est évident aussi par rapport à la guerre en Libye. Ceux qui la soutiennent sont pour la plupart dans le bloc modéré tandis que, pour les militants, il est clair qu’il s’agit d’une guerre contre les mouvements révolutionnaires. Beaucoup d’entre eux nous racontent que plusieurs amis et camarades sont partis lutter contre le régime de Kadhafi, et nous expliquent la complexité géographique des lignes de combat des insurgés : à Misurata se concentre une composition très proche de la composition tunisienne, alors qu’à Bengazi, on tente d’instituer une succession au colonel libyen, mais avec une continuité politique substantielle, en conformité avec les puissances internationales qui mènent la guerre.
En face du ministère de la Justice, un avocat affirme avec efficacité : « Nous ne pouvons pas parler d'une contre-révolution, tout simplement parce que nous n'avons toujours pas eu de révolution ». Tel est le problème. Pas loin, des centaines et des centaines de jeunes venus de tout le pays pour occuper la Kasbah ne veulent pas rentrer chez eux car, pour le prolétariat tunisien, il n'y a pas de chez soi auquel revenir si on ne construit pas une transformation radicale : le choix de la migration et celui de la poursuite du processus révolutionnaire participent, en fin de compte, de la même lutte.
L'explosion de liberté qui traverse aujourd’hui les rues de la métropole tunisienne se heurte frontalement avec la tentative de gouverner dans la perspective d’une normalisation : la liberté de commerce s'oppose, front contre front, à la puissance de la liberté du commun.
Alors, comment le pouvoir destituant devient-il pouvoir constituant ? Comment l'essaim devient-il un dispositif d’attaque ? Comment l'horizontalité peut-elle déterminer la verticalité collective, c’est-à-dire la construction de nouvelles relations sociales et d’institutions communes ? Bref, comment l’insurrection devient-elle révolution ? Telles sont les questions que le laboratoire politique tunisien fait émerger dans la crise globale.
Comme nous l'avons déjà dit aux militants tunisiens, les coordonnées spatiales de ce défi sont claires et se jouent sur un plan immédiatement transnational : en particulier, l'Afrique du Nord d'un côté, et l'Europe de l'autre. Mais ce n'est pas une question de solidarité générique, qui risquerait de finir dans le piège de l’identité ou dans la puanteur de la charité coloniale.
« La meilleure façon d'aider le peuple palestinien à se libérer est de nous libérer nous-mêmes », a résumé parfaitement un camarade.
La gauche européenne – vautrée dans sa défaite et/ou dans une autocélébration dénuée de vision politique – pourrait apprendre beaucoup de cette université, si seulement elle avait le désir de comprendre, d’enquêter, d’organiser le commun et de respirer ce nouvel air de liberté.
En premier lieu, quelques pistes fondamentales se dessinent en ce qui concerne la temporalité de la crise. Entre 2007 et 2008, lorsque nous avons commencé à développer notre analyse sur la crise économique globale, nous ne pouvions pas imaginer l’amorce de ces nouveaux cycles de lutte, ou, plutôt, nous n’envisagions que des cycles fragmentaires et non généralisables. Aujourd'hui, nous pouvons constater que le concept même de cycle doit être complètement repensé: lorsque la crise n'est plus une phase spécifique, mais un élément permanent et un horizon infranchissable du capitalisme cognitif, les luttes adoptent une temporalité différente. Elles attendent et attaquent l'ennemi là où il est le plus faible, c’est-à-dire là où la composition du travail vivant est la plus forte.
C'est pourquoi les révoltes tunisiennes et égyptiennes ont été les premières insurrections à l'intérieur de la crise économique globale. Qui plus est, elles ont remis l'insurrection et la révolution à l'ordre du jour, alors que beaucoup pensaient s’en être libérés, avec tout les vieux problèmes politiques du 19ème siècle. Mais les mouvements sociaux imposent cet ordre du jour de manière inédite. L'insurrection n'est plus liée à la conquête de l'État et le périmètre de l'espace national est définitivement dépassé. Aujourd'hui, on se soulève pour détruire les frontières, pour affirmer le droit à la fuite et à la mobilité du travail vivant.
Les militants tunisiens ont une perception claire des coordonnées de l’espace de lutte, coordonnées qui sont inscrites sur un plan immédiatement transnational. Ici encore, nous pouvons voir un autre élément spécifique de cette crise contemporaine – celui de la contagion (voir la contribution décisive de Christian Marazzi dans ses cahiers) – qui voyage à la poursuite des mouvements du travail vivant et de ses pratiques organisationnelles.
L'insurrection tunisienne a été l'étincelle qui a embrasé le mouvement en Égypte et dans tout le monde arabe. Et maintenant, du Wisconsin à l'Espagne et à la Grèce, le mot d’ordre devient : faire comme à place Tahrir. La contagion des conflits circule à travers les réseaux, des social networks aux textos. Il ne s’agit plus simplement d’instruments qui facilitent la circulation d'information et de communication. Ici, le savoir vivant s’est entièrement réapproprié le réseau, qui est devenu une forme d’organisation multitudinaire, l'expression et la pratique de l'intelligence collective. C’est une expérience extraordinaire que de voir, concrètement, comment les manifestants se déplacent dans l'espace métropolitain : un samedi, le rendez-vous était à dix heures du matin, devant un théâtre de l’avenue Bourghiba. Mais quarante minutes plus tard, il n'y avait personne, les policiers derrière les barbelés étaient tendus et ne comprenaient pas ; en l’espace de quelques secondes, cent, deux cents, trois cents personnes se sont rassemblées, criant au gouvernement de transition de dégager, appelant à la reprise du processus révolutionnaire. Lorsque la police en civil – et de sinistres personnes rémunérées par des commerçants inquiets pour leurs affaires, à l'approche de la saison touristique – ont chargé avec des matraques et des couteaux, tous les manifestants se sont dispersés en un clin d’oeil, tout comme ils s'étaient réunis. Mais quelques minutes plus tard, l'essaim s’est recomposé à nouveau, encore plus fourmillant, en face du ministère des Affaires sociales, et puis à nouveau devant le siège du syndicat pour imposer une grève générale.
Toutefois, l'insurrection tunisienne n'est pas un événement spontané, sans histoire et sans organisation. Sa généalogie est longue, composée de nombreuses mobilisations et luttes; d’après leur témoignage, on peut faire remonter le début du processus révolutionnaire aux premières grèves de mineurs de 2008. Mais déjà dans les années 1970 et 1980, les étudiants et les travailleurs avaient donné vie à d’extraordinaires expériences de conflit : la répression de Ben Ali et la reprise en main autoritaire en furent la réponse.
Les jeunes, ainsi que les travailleurs tunisiens, ont utilisé avec beaucoup de pragmatisme le syndicat unique du régime, l'UGTT, et le syndicat étudiant, l'UGET : ces derniers sont devenus des terrains de formation militante et des espaces d'organisation capillaire, qui ont été ensuite retournés contre la hiérarchie. Encore une fois, c’est dans le sud de la Tunisie que le mouvement a constitué ses forces : symboliquement, ce n’est pas un hasard si le processus insurrectionnel a démarré le 17 décembre à Sidi Bouzid, lorsque Mohamed Bouazizi – un jeune diplômé universitaire forcé à travailler comme vendeur de rue pour survivre – s’est immolé par le feu sur la place publique. Cette force est devenue puissance lorsque le mouvement a conquis l'espace métropolitain, le 14 janvier, jour de la fuite de Ben Ali. Dès lors, des milliers de jeunes et de prolétaires sont venus de la campagne et d'autres villes vers la capitale, pour occuper la Kasbah et continuer la révolution.
Par conséquent, comme Miguel Mellino l’a déjà expliqué, les images diffusées par les principaux médias n'ont rien à voir avec ce qui se passe en Afrique du Nord. La « révolte du pain » ou la « révolution de Jasmin » sont des étiquettes qui tentent d'exorciser la réalité commune dont nous parle vraiment la révolution tunisienne. Plusieurs analystes américains observent, terrorisés, que la composition des mouvements sociaux au Maghreb est semblable à la situation des États-Unis et de l’Europe : ce sont des jeunes très instruits, au chômage et précaires, qui ne voient plus aucune corrélation possible entre un diplôme universitaire et leur salaire. Ainsi, tandis que certains se sont imprudemment débarrassés de la catégorie du travail cognitif pour des raisons tactiques, ou peut-être par déception face à l’absence de clairvoyance des capitalistes n’ayant pas investi dans l' « économie du savoir », c’est cette subjectivité même qui guide les luttes de l'autre côté de la Méditerranée.
En Tunisie, il devrait être clair pour tout le monde, même aux entêtés qui l’accusent d’avoir un vice « progressiste », qu'il n'y a aucun essentialisme identitaire dans la catégorie du travail cognitif. D'une part, cette catégorie concerne non seulement les étudiants ou les jeunes très instruits, mais aussi cette multitude qui produit du savoir et qui est appauvrie par la capture capitaliste. Donc, dire « travail cognitif » signifie dire en même temps puissance et exploitation. Dans les banlieues tunisiennes, les jeunes et les moins jeunes utilisent le réseau Internet tous les jours et parlent couramment plusieurs langues, apprises souvent par le biais de ces antennes paraboliques tant méprisées par la gauche occidentale anti-consumériste, qui ne saisit pas l’ambivalence du processus de subjectivation contenu dans l'utilisation singulière du « savoir mort » des technologies de communication.
D'autre part, la question politique que le mouvement révolutionnaire tunisien soulève clairement est celle de l'alliance, ou mieux, de la composition commune entre les jeunes de la « précarité cognitive » et le prolétariat des banlieues. Toutefois, ces figures ne sont pas nécessairement distinctes ; au contraire, il s’agit du même processus vu sous des angles différents. L’école, l'université et les savoirs ont définitivement cessé d'être l’ascenseur social permettant une certaine mobilité pour la classe moyenne sur le marché du travail et une promesse de rédemption sociale pour le prolétariat des périphéries. Autour de cette nouvelle composition, d’autres sujets souffrant de la crise se sont intégrés, en commençant par les avocats, les magistrats et les employés des services (très actifs sont ceux du secteur des télécommunications), et l’accumulation des luttes ouvrières présentes dans le Sud au cours des décennies précédentes.
La révolution tunisienne n’a pas été une « révolution pacifique ». Que dirait l'icône du jeune célébré dans le journal italien La Repubblica, s’il voyait les filles et les garçons de la banlieue de Tunis montrer fièrement les commissariats et les bureaux du RCD qu'ils ont brûlés ? Qui sait si cette figure désincarnée pourrait comprendre ce que signifie aujourd'hui que ces enfants n'ont plus à baisser leurs regards face à un policier ou un favori du régime, c’est-à-dire face aux représentations plus immédiates de l'oppression de classe.
L’objectif de cette révolution n’était pas seulement de renverser le raïs et d’accéder enfin à un processus de développement libéral-démocratique. Le régime de Ben Ali n’était pas une exception ou un résidu féodal, mais un rouage pleinement ancré dans la gouvernance globale et le capitalisme financier. Son attitude n'était pas si différente de l'attitude des dirigeants d'Enron ou sans lien avec les autres grands « scandales financiers » : quand ils ont compris que le bateau coulait, ils ont tenté de saisir tous les candélabres et l'argenterie pour s’échapper au plus vite, comme les nazis en fuite à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Encore une fois, sur le plan politique, le problème n'est pas qu’ils sont corrompus, c’est le système lui-même qui produit la corruption. Il n'est donc pas paradoxal que l'un des aspects les plus décisifs soit la question de la dette : le mouvement refuse en effet de respecter les accords conclus par Ben Ali avec les organismes du capitalisme global.
Pour toutes ces raisons, la phase actuelle est une phase extrêmement délicate. Le gouvernement de transition – qui, après la destitution du Gannouchi, imposée par la deuxième occupation de la Kasbah, et aujourd’hui dirigé par Essebsi – tente d'imposer une normalisation répressive, en répondant aux demandes de retour à l’ordre qui proviennent des secteurs industriels et commerciaux tunisiens, défaitistes et nostalgiques du système benaliste. Ces derniers se disent fidèles à la transition démocratique qui devrait être proclamée lors de l'Assemblée constituante du prochain 24 juillet ; en attendant, les palais du gouvernement et les ministères sont entourés de barbelés, les chars occupent les rues, le couvre-feu et les coupures systématiques de courant dans les banlieues visent à garantir une transition ordonnée vers un état de démocratie libérale, c'est-à-dire la fin du processus révolutionnaire.
Par ailleurs, le mot « révolution » est célébré par ceux qui tentent de bloquer cette révolution même. Les forces islamiques modérées – pas si lointaines du centre laïque – sont déjà les meilleures alliées de la stabilité impériale.
Cet aspect est évident aussi par rapport à la guerre en Libye. Ceux qui la soutiennent sont pour la plupart dans le bloc modéré tandis que, pour les militants, il est clair qu’il s’agit d’une guerre contre les mouvements révolutionnaires. Beaucoup d’entre eux nous racontent que plusieurs amis et camarades sont partis lutter contre le régime de Kadhafi, et nous expliquent la complexité géographique des lignes de combat des insurgés : à Misurata se concentre une composition très proche de la composition tunisienne, alors qu’à Bengazi, on tente d’instituer une succession au colonel libyen, mais avec une continuité politique substantielle, en conformité avec les puissances internationales qui mènent la guerre.
En face du ministère de la Justice, un avocat affirme avec efficacité : « Nous ne pouvons pas parler d'une contre-révolution, tout simplement parce que nous n'avons toujours pas eu de révolution ». Tel est le problème. Pas loin, des centaines et des centaines de jeunes venus de tout le pays pour occuper la Kasbah ne veulent pas rentrer chez eux car, pour le prolétariat tunisien, il n'y a pas de chez soi auquel revenir si on ne construit pas une transformation radicale : le choix de la migration et celui de la poursuite du processus révolutionnaire participent, en fin de compte, de la même lutte.
L'explosion de liberté qui traverse aujourd’hui les rues de la métropole tunisienne se heurte frontalement avec la tentative de gouverner dans la perspective d’une normalisation : la liberté de commerce s'oppose, front contre front, à la puissance de la liberté du commun.
Alors, comment le pouvoir destituant devient-il pouvoir constituant ? Comment l'essaim devient-il un dispositif d’attaque ? Comment l'horizontalité peut-elle déterminer la verticalité collective, c’est-à-dire la construction de nouvelles relations sociales et d’institutions communes ? Bref, comment l’insurrection devient-elle révolution ? Telles sont les questions que le laboratoire politique tunisien fait émerger dans la crise globale.
Comme nous l'avons déjà dit aux militants tunisiens, les coordonnées spatiales de ce défi sont claires et se jouent sur un plan immédiatement transnational : en particulier, l'Afrique du Nord d'un côté, et l'Europe de l'autre. Mais ce n'est pas une question de solidarité générique, qui risquerait de finir dans le piège de l’identité ou dans la puanteur de la charité coloniale.
« La meilleure façon d'aider le peuple palestinien à se libérer est de nous libérer nous-mêmes », a résumé parfaitement un camarade.
La gauche européenne – vautrée dans sa défaite et/ou dans une autocélébration dénuée de vision politique – pourrait apprendre beaucoup de cette université, si seulement elle avait le désir de comprendre, d’enquêter, d’organiser le commun et de respirer ce nouvel air de liberté.
La Tunisia è la nostra università. Appunti e riflessioni dal Liberation Without Borders Tour
Anna Curcio e Gigi Roggero
La Tunisia è, oggi, uno straordinario laboratorio politico. Distruggendo definitivamente ogni inveterata reminiscenza del rispecchiamento coloniale, secondo cui le “periferie” dovrebbero osservare il “centro” per vedervi riflessa l’immagine del proprio futuro, sono invece le lotte a determinare il punto avanzato dentro il capitalismo globale. Fare inchiesta in questo laboratorio significa la possibilità di trovare risposte e nodi politici insoluti.
Innanzitutto, emergono qui indicazioni fondamentali sulla temporalità della crisi. Tra il 2007 e il 2008, quando abbiamo cominciato a sviluppare la nostra analisi sulla crisi economica globale, non potevamo registrare il deflagrare di nuovi cicli di lotta, o meglio questi assumevano un carattere frammentario e non generalizzato. Oggi possiamo constatare come sia lo stesso concetto di ciclo che deve essere completamente ripensato: nel momento in cui la crisi diventa non più fase specifica ma elemento permanente e orizzonte insuperabile del capitalismo cognitivo, le lotte assumono una differente temporalità. Aspettano e attaccano il nemico dove è più debole, ovvero dove è più forte la composizione del lavoro vivo.
Quelle in Tunisia e in Egitto, allora, sono state le prime insurrezioni dentro la crisi economica globale. Ancora di più, hanno rimesso all’ordine del giorno le parole d’ordine dell’insurrezione e della rivoluzione, di cui molti, troppi pensavano di essersi liberati insieme ai ferri vecchi del Novecento. Ma queste parole d’ordine vengono imposte all’agenda dei movimenti in modo nuovo. L’insurrezione non è più, dunque, legata alla presa dello Stato, i perimetri dello spazio nazionale sono definitivamente ecceduti. Si insorge per distruggere i confini, per affermare il diritto alla fuga e alla mobilità del lavoro vivo.
Allora, è per i militanti tunisini chiara la percezione delle coordinate della sfida, che si disegnano su un piano immediatamente transnazionale. Anche qui, possiamo vedere come un altro elemento peculiare della crisi contemporanea, quello del contagio (si veda il decisivo contributo di Christian Marazzi nei suoi diari), viaggi in realtà all’inseguimento dei movimenti del lavoro vivo e delle sue pratiche di organizzazione. L’insurrezione tunisina è stata l’innesco per il movimento in Egitto e in tutto il mondo arabo. E ora dal Wisconsin alla Spagna alla Grecia la parola d’ordine diventa: fare come a piazza Tahrir. Il contagio dei conflitti avviene attraverso la rete, dai social network agli sms. Non si tratta, semplicemente, di strumenti che facilitano la circolazione delle informazioni e della comunicazione. La rete qui viene interamente riappropriata dal sapere vivo, diviene forma dell’organizzazione moltitudinaria, espressione e pratica dell’intelligenza collettiva. Che straordinaria esperienza vedere come, concretamente, i dimostranti si muovono nello spazio metropolitano: in un sabato qualsiasi l’appuntamento è alle 10 del sabato mattina davanti a un teatro della centrale Avenue Bourghiba, passano 40 minuti e non c’è nessuno, i poliziotti dietro al filo spinato sono tesi e non capiscono; in una manciata di secondi cento, duecento, trecento persone si radunano, urlano al governo di transizione che se ne deve andare, rivendicano la continuazione del processo rivoluzionario. Quando la manifestazione viene attaccata con bastoni e coltelli da poliziotti in borghese, e/o loschi figuri al soldo dei commercianti preoccupati per i loro affari alla vigilia della stagione turistica, si disperde in modo apparentemente improvviso com’era comparsa. Ma pochi minuti dopo lo sciame si ricompone ancora più numeroso davanti al ministero degli affari sociali, e poi ancora sotto alla sede del sindacato per imporre la convocazione di uno sciopero generale.
Tuttavia, si badi bene: l’insurrezione tunisina non è un evento impensato, privo di storia e di organizzazione. La sua genealogia è lunga, fatta di mobilitazioni e lotte, quanto meno – ci dicono – l’inizio del processo rivoluzionario va individuato negli scioperi nel distretto minerario del 2008. Ma già negli anni Settanta e Ottanta studenti e lavoratori avevano dato vita a straordinarie esperienze di conflitto: la stretta repressiva e autoritaria di Ben Ali è la risposta ad esse. Giovani e lavoratori tunisini hanno utilizzato, con intelligente pragmatismo, il sindacato unico del regime, l’Ugtt, e il sindacato studentesco, l’Uget: questi sono stati una palestra di formazione militante e spazi di organizzazione capillare, che alla fine è stata rovesciata contro i vertici. Ancora, è nel sud della Tunisia che il movimento ha accumulato forza: simbolicamente, non è un caso che il processo insurrezionale abbia avuto inizio il 17 dicembre a Sidi Bouzid, quando Mohamed Bouazizi – giovane laureato e costretto a fare il venditore ambulante – si è immolato in piazza. Quella forza è diventata potenza quando il movimento ha conquistato lo spazio metropolitano, il 14 gennaio, giorno della cacciata di Ben Ali. Da allora migliaia di giovani proletari sono accorsi dalle campagne e dalle città verso la capitale, per occupare la Casbah e continuare la rivoluzione.
Dunque, come ha già ben spiegato Miguel Mellino, le immagini dei media mainstream non hanno nulla a che vedere con quello che sta succedendo nel Nord Africa. O meglio, la “rivolta per il pane” o la “rivoluzione dei gelsomini” sono etichette che tentano di esorcizzare la realtà comune di cui l’insurrezione in Tunisia ci parla. Vari analisti americani osservano, terrorizzati, come la composizione dei movimenti nel Maghreb sia del tutto simile alla situazione negli Stati Uniti e in Europa: giovani altamente scolarizzati, disoccupati e precari, che non vedono più nessuna possibile corrispondenza tra titolo di studio e reddito. Così, mentre qualcuno incautamente si è sbarazzato della categoria di lavoro cognitivo per malintese esigenze tattiche, o magari perché deluso dall’assenza di lungimiranza dei capitalisti italiani nell’investire nell’”economia della conoscenza”, ecco che è proprio questo soggetto a guidare le lotte sull’altra sponda del Mediterraneo.
In Tunisia dovrebbe essere chiaro a tutti, anche ai testoni che si ostinano ad accusarla di un vizio progressista, che non vi è nessun essenzialismo identitario nella categoria di lavoro cognitivo. Da un lato, essa indica non solo gli studenti o i giovani ad alta scolarizzazione, ma quella moltitudine che produce saperi ed è impoverita dalla cattura capitalistica. Dunque, dire lavoro cognitivo significa dire al contempo potenza e sfruttamento. Nelle periferie di Tunisi giovanissimi e meno giovani usano quotidianamente la rete e parlano correntemente varie lingue, imparate spesso attraverso quelle antenne paraboliche tanto deprecate dai pruriti anti-consumisti della sinistra occidentale, che non coglie l’ambivalente processo di soggettivazione contenuto nell’utilizzo del peculiare “sapere morto” delle tecnologie della comunicazione. Dall’altro, il nodo politico che nitidamente il movimento rivoluzionario in Tunisia ci presenta è l’alleanza, o meglio la composizione comune tra i giovani del precariato cognitivo e del proletariato delle banlieue. Attenzione, però: non si tratta di figure necessariamente distinte, piuttosto di angoli diversi dello stesso processo. Scuola, università e saperi cessano, definitivamente, di essere per il ceto medio declassato un ascensore per la mobilità nel mercato del lavoro, e per il proletariato delle periferie una promessa di riscatto sociale. Attorno a questa composizione si sono aggregati vari altri soggetti colpiti dalla crisi, a partire da avvocati, magistrati e impiegati dei servizi (molto attivi quelli del settore delle telecomunicazioni), e con l’accumulo delle lotte operaie degli anni precedenti nel sud.
Quella in Tunisia non è stata nemmeno una “rivoluzione pacifica”. Chissà cosa direbbe l’icona del giovane celebrata da Repubblica nel vedere le ragazze e i ragazzi della banlieue di Tunisi mostrare, orgogliosi, i commissariati e le sedi dell’RCD che hanno bruciato. Chissà se quella figura disincarnata può capire cosa significa sentirsi dire che oggi non devono più abbassare lo sguardo di fronte a un poliziotto o a uno sgherro del regime, le più immediate rappresentazioni dell’oppressione di classe. Ma non è stata nemmeno, semplicemente, una rivoluzione per cacciare il rais e accedere finalmente allo stadio di sviluppo liberaldemocratico. Il regime di Ben Ali non era un’eccezione o un residuo feudale, ma un tassello pienamente integrato della governance globale e del capitalismo finanziario. Il suo atteggiamento, tutto sommato, non è stato diverso da quello dei manager della Enron o degli altri grandi “scandali finanziari”: quando hanno capito che la barca stava affondando, come gli ufficiali nazisti in rotta nella seconda guerra mondiale hanno tentato di arraffare candelabri e argenteria per scappare lontano. Ancora una volta, il punto politico non sono i corrotti, ma il sistema che produce corruzione. Non a caso, una delle partite decisive si gioca ora attorno alla questione del debito: il movimento rifiuta infatti di rispettare gli accordi presi da Ben Ali con gli organismi del capitalismo globale.
Per questo insieme di ragioni quella attuale è una fase estremamente delicata. Il governo di transizione – che dopo la destituzione di Gannouchi imposta dalla seconda occupazione della Casbah è ora guidato da Essebsi – sta tentando di imporre una normalizzazione repressiva, raccogliendo la richiesta di ordine che arriva dai settori imprenditoriali e commerciali tunisini prontamente disfattisi dell’ingombrante ombra della cricca di Ben Ali. Tutti costoro giurano ora fedeltà alla transizione democratica, che dovrebbe essere acclamata dall’assemblea costituente del prossimo 24 luglio. Nel frattempo, palazzi e ministeri sono circondati dal filo spinato, i carri armati occupano le strade, il coprifuoco e i sistematici black-out nelle periferie tentano di garantire l’ordinata transizione allo “stadio” della liberaldemocrazia, cioè la fine del processo rivoluzionario. Non è un caso che oggi la parola rivoluzione sia esaltata da coloro che stanno cercando di bloccarla, innanzitutto quelle forze dell’islamismo moderato che, non diversamente dal centro laico, già si candidano come i migliori alleati della stabilizzazione imperiale. Lo si vede anche rispetto alla guerra in Libia. Chi l’appoggia è perlopiù il blocco moderato, mentre per i militanti è chiaro come sia una guerra contro i movimenti rivoluzionari. Molti di questi ci raccontano anche di compagni e amici che sono andati a combattere contro il regime di Gheddafi, e ci spiegano le complesse geografie del fronte degli insorti: a Misurata si concentra una composizione molto simile a quella del movimento in Tunisia, mentre a Bengasi si sta tentando di istituzionalizzare una successione al colonnello ma nella sostanziale continuità politica, dunque in accordo con le potenze che stanno conducendo la guerra.
Di fronte al palazzo di giustizia un avvocato commenta efficacemente: “non possiamo parlare di controrivoluzione, semplicemente perché non c’è ancora stata rivoluzione”. Ecco il nodo. A pochi passi, centinaia e centinaia di giovani che sono arrivati da tutto il paese per occupare la Casbah non vogliono tornare a casa, e per i proletari tunisini una casa a cui tornare non c’è più se non si costruisce una trasformazione radicale: la scelta della migrazione o della continuazione del processo rivoluzionario sono, tutto sommato, due forme della stessa lotta. L’esplosione di libertà che percorre le strade della metropoli tunisina si scontra oggi, frontalmente con chi tenta di governarla nel segno della normalizzazione: alla libertà di commercio si oppone, faccia a faccia, la potenza della libertà del comune. Allora, come il potere destituente diviene potere costituente? Come lo sciame diventa dispositivo di attacco, l’orizzontalità determina verticalità collettiva, cioè costruzione di un nuovo rapporto sociale e di istituzioni del comune? In breve, come l’insurrezione diviene rivoluzione? Queste sono le questioni che, dentro la crisi globale, il laboratorio politico in Tunisia ha posto all’ordine del giorno.
Ai militanti di qui, dicevamo, sono chiare le coordinate spaziali della sfida, che si gioca su un piano immediatamente transnazionale: in particolare, il Nord Africa da una parte, l’Europa dall’altra. Ma non si tratta di generica solidarietà, che rischia di finire nella trappola dell’identità oppure puzza di carità coloniale. “Il migliore modo per aiutare la liberazione dei palestinesi è liberare noi stessi”, riassume perfettamente un compagno. Quanto potrebbe imparare da questa università quella sinistra della provincia italica che si crogiola nella sconfitta – oppure nel suo doppio speculare, l’autocelebrazione comunitaria e priva di programma – se solo avesse il desiderio di capire, di fare inchiesta, di organizzarsi nel comune e di respirarne l’aria di libertà.
giovedì 19 maggio 2011
Tunisia calling!
We, students, precarious workers, unemployed, and activists of Europe and North Africa met in Tunis to share our knowledge and begin a process of common struggles. The struggles that have swept across North Africa over the last few months spoke to the entire globe because the absence of a future for the new generations was at the center of these conflicts. The front lines in these struggles were held by the new generation who is always the first to fight and the last to be listened to. In the context of the global economic crisis, there are many parallels in the reasons why we are fighting in Europe and why Ben Ali and Moubarak were toppled.
These struggles are demanding a radical change of a system based on generalized exploitation by parasitic governments of elites over the needs of the many. We are revolting against the misery of the present and to build new social relationships that are produced by processes of liberation and the reappropriation of our collective wealth. These struggles create common spaces that power constantly tries to fragment and repress.
This is why we are calling for a transnational Meeting of activists to share our struggles and to construct common strategies and campaigns. We don’t want to have a “media” event, but to construct a transnational network able to face these times of struggle and great social transformation.
We would like this Meeting to be a laboratory of reflection and common work around the following fundamental questions: migration and the free circulation of people and knowledges, precariousness, the question of debt and social services, free and accessible education for all, the construction of autonomous media and networks, the reappropriation of urban spaces, the mechanisms and the forms of social mobilization and the experimentation of new forms of organization and collective intelligence.
We propose a 3-day Meeting in Tunisia in September 2011, and invite all collectives, groups, individuals and activists who adhere to this call and who wish to construct a transnational network of struggle.
These struggles are demanding a radical change of a system based on generalized exploitation by parasitic governments of elites over the needs of the many. We are revolting against the misery of the present and to build new social relationships that are produced by processes of liberation and the reappropriation of our collective wealth. These struggles create common spaces that power constantly tries to fragment and repress.
This is why we are calling for a transnational Meeting of activists to share our struggles and to construct common strategies and campaigns. We don’t want to have a “media” event, but to construct a transnational network able to face these times of struggle and great social transformation.
We would like this Meeting to be a laboratory of reflection and common work around the following fundamental questions: migration and the free circulation of people and knowledges, precariousness, the question of debt and social services, free and accessible education for all, the construction of autonomous media and networks, the reappropriation of urban spaces, the mechanisms and the forms of social mobilization and the experimentation of new forms of organization and collective intelligence.
We propose a 3-day Meeting in Tunisia in September 2011, and invite all collectives, groups, individuals and activists who adhere to this call and who wish to construct a transnational network of struggle.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe et d'autres activistes du No Border
Soliplenumk Revolte (Gottingen)
اجتمعنا طلبة و عمال مفقرين و معطلين عن العمل ،نشطاء من أروبا و شمال افريقيا، في تونس لإثراء معارفنا و العمل على مشاريع نضالات مشتركة.فقد حاز ما حصل في شمال افريقيا من حراك شعبي اهتمام الجميع لكونه ناجما عن تدني مختلف مستويات العيش و غياب افاق مستقبلية حقيقية للأجيال الجديدة،التي على دورها الريادي في النضال تبقى بعيدة كل البعد عن التمتع بحق التعبير عن رأيها في الخيارات و القرارات وفي سياق الأزمة الإقتصادية العالمية نرى تشابها بين اسباب التحركات الشعبية و الطلابية في أروبا و ما أدى إلى سقوط بن علي و مبارك
هذا النضال هدفه تحقيق تغييرات جذرية في منظومة قائمة على الإستغلال و تسلط نخب عابثة على التصرف في شؤون و احتياجات الأغلبية ، يقوم ضد البؤس و الفقر و يسعى لبناء روابط و هياكل إجتماعية جديدة تكون نتاجا لعملية تحرر هدفها إستعادة الثروات المشتركة. وقد خلقت مختلف هذه النضالات فضاء مشتركا تحاول السلط بصفة دائمة تشتيته و قمع مكوناته
لذلك فإننا ندعو الى لقاء دولي للنشطاء من مختلف الأفاق للإستفادة من تجارب الجميع و بناء استراتيجيات نضال مشتركة .
نحن لانريد تنظيم "حدث" على المستوى الإعلامي بل بناء شبكة عابرة للدول تكون على مستوى النضالات و التغيرات الإجتماعية الراهنة
نحن نهدف الى لقاء يكون بمثابة المخبر للتفكير و العمل المشترك في ما يخص النقاط الأساسية التالية:
الهجرة و حرية تنقل الأشخاص و المعارف،الهشاشة الإقتصادية،مسألة المديونية بمختلف أشكالها، تردي الخدمات الإجتماعية،مجانية وتحريرالمادة المعرفية من كل ما يقيدها، إحداث شبكات و وسائل إعلام مستقلة،إستعادة الفضاء الحضري،طرق و أشكال التعبئة،الذكاء الجمعي و طرق التنظم الجديدة
نحن نقترح لقاء بتونس يدوم ثلاثة أيام في سبتمبر 2011 و نستدعي النشطاء المنتظمين و غير المنتظمين الذين يتفقون مع محتوى هذا النداء و يطمحون الى بناء شبكة نضالية عابرة للدول
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe et d'autres activistes du No Border
Soliplenumk Revolte (Gottingen)
Front de Libération populaire de la Tunisie
Nosotr@s, estudiantes, trabajadoras precari@s, desemplead@s y activistas de Europa y África del Nortenos nos hemos reunido en Túnez para compartir nuestro conocimiento y comenzar un proceso de luchas comunes. Las luchas que se han extendido por el norte de África durante los últimos meses, hablaron a todo el globo, pues la ausencia de un futuro para las nuevas generaciones fue el centro de este conflicto.
La línea de frente en estas luchas se llevaron a cabo por la nueva generación, que siempre es la primera que lucha y la última en ser escuchada.
En el contexto de la crisis económica mundial, hay muchos paralelos en las razones por las que estamos luchando en Europa y por qué Ben Ali y Moubarak fueron derrocados.
Estas luchas estan demandando una transformación radical del sistema, que se basa en la explotación generalizada por parasitarios gobiernos de elites pasando por alto las necesidades de las personas.
Nos rebelamos contra la miseria del presente y por construir nuevas relaciones sociales que se producen por procesos de liberación y la reapropiación de nuestra riqueza colectiva. Estas luchas crean espacios comunes que los poderosos constantemente tratan de fragmentar y reprimir.
Por eso llamamos a una reunión transnacional de activistas para compartir nuestras luchas y construir estrategias y campañas comunes. No queremos tener un evento “mediático”, sino construir una red transnacional para poder hacer frente a estos tiempos de lucha y de gran transformación social.
Nos gustaría que esta reunión sea un laboratorio de reflexión y trabajo común en torno a las siguientes preguntas fundamentales: Migración y la libre circulación de personas y conocimientos, precariedad, la cuestión de la deuda y los servicios de abastecimiento social, educación gratuita y accesible para tod@s, la construcción de medios y redes autónomas, la reapropiación de los espacios urbanos, los mecanismos y las formas de movilización social y la experimentación de nuevas formas de organización y de inteligencia colectiva.
Proponemos un encuentro de 3 días en Túnez en septiembre de 2011, e invitamos a todos los colectivos, grupos, individuos y actvistas que se adhieren a la presente convocatoria y que desean construir una red transnacional de lucha.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe and other activists of No Border
Soliplenum Revolte (Göttingen)
فراخوان فراملیتی برای نشست سه روزه در ماه سپتامبر 2011 در کشور تونس
ما عدهای از دانشجویان، کارگران موقت، بیکاران و فعالین در شمال آفریقا و اروپا برای پیشبرد و گسترش جنبشهای اعتراضی اجتماعی، همکاریهای مشترک و تبادل تجارب در کشور تونس به گرد هم آمدیم.
شورش های اعتراضی اخیر از شمال آفریقا تا آسیا، شورشی است از طرف زحمتکشان که تک تک قدرت های سیستم استثمار جهانی سرمایه را نشانه گرفته است.
اکثر این شورشیان گرسنه لشکر عظیمی از جوانان را تشکیل میدهند که بدون آینده ای روشن با فقر به زندگی ادامه میدهند.
سرنگونی دو دیکتاتور بزرگ بن علی و مبارک توسط شورش های خیابانی زحمتکشان و همزمان مبارزه علیه کاهش دستمزد، کاهش رفا و بیکاری در کشورهای غربی همه اینها دلیلی بر بحران جهانی سرمایه داری است که روز بروز گسترده تر می گردد.
این مبارزات دگرگونی بنیادی در جهت نابودی دولت ها را میطلبد که ساختارشان بر اساس استثمار، اختناق و نخبگان سیاسی است و پاسخگوی به نیازهای بشری نیستند.
ما علیه فقر کنونی موجود شورش میکنیم، خواستار ایجاد مناسبات اجتماعی جدید می باشیم. مناسباتی که امکانات و ثروت عمومی را در یک پروسه آزاد سازی به انسانها باز گرداند. این مبارزات فضای سالم آزادی را ایجاد می کند. فضاهایی که مکررا" قرنها از طرف قدرتهای حاکم سرکوب شده و یا از طریق تفرقه افکنی مابین انسانها در اختیار خود نگه داشته است.
به همین دلیل ما خواستار نشست و گردهمایی فراملیتی فعالین و مبارزین برای یافتن یک استراژی و کمپین واحد هستیم.
ما به دنبال یک رویداد رسانه ای نیستیم بلکه سعی در ساختن شبکه های فراملیتی برای جنبش بزرگ اجتماعی وحمایت از مبارزات کنونی هستیم.
این گردهمایی انعکاس یک مبارزه مشترک و سعی در پاسخگویی به سئوالات اساسی مان است:
آزادی مهاجرت انسانها
علیه کار موقت و پیمانکاری
بدهکاری و ایجاد رفاه اجتماعی
آزادی دانش و امکان دسترسی همگانی به آن
ایجاد رسانه و شبکه های مستقل
بازگرداندن فضاهای شهری به مردم
سازماندهی و ایجاد فرمهای نوین و تصمیم گیری بر طبق خرد جمعی
پیشنهاد ما برای ماه سپتامبر یک نشست سه روزه می باشد و برای این گردهمایی ما تمام کلکتیوها، گروه ها و فعالین جنبش را دعوت می کنیم، آنهایی که خواستار ایجاد شبکه ی مبارزاتی فراملیتی می باشند.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe et d'autres activistes du No Border
Soliplenumk Revolte (Gottingen)Llamado a un encuentro transnacional en Túnez
Nosotr@s, estudiantes, trabajadoras precari@s, desemplead@s y activistas de Europa y África del Nortenos nos hemos reunido en Túnez para compartir nuestro conocimiento y comenzar un proceso de luchas comunes. Las luchas que se han extendido por el norte de África durante los últimos meses, hablaron a todo el globo, pues la ausencia de un futuro para las nuevas generaciones fue el centro de este conflicto.
La línea de frente en estas luchas se llevaron a cabo por la nueva generación, que siempre es la primera que lucha y la última en ser escuchada.
En el contexto de la crisis económica mundial, hay muchos paralelos en las razones por las que estamos luchando en Europa y por qué Ben Ali y Moubarak fueron derrocados.
Estas luchas estan demandando una transformación radical del sistema, que se basa en la explotación generalizada por parasitarios gobiernos de elites pasando por alto las necesidades de las personas.
Nos rebelamos contra la miseria del presente y por construir nuevas relaciones sociales que se producen por procesos de liberación y la reapropiación de nuestra riqueza colectiva. Estas luchas crean espacios comunes que los poderosos constantemente tratan de fragmentar y reprimir.
Por eso llamamos a una reunión transnacional de activistas para compartir nuestras luchas y construir estrategias y campañas comunes. No queremos tener un evento “mediático”, sino construir una red transnacional para poder hacer frente a estos tiempos de lucha y de gran transformación social.
Nos gustaría que esta reunión sea un laboratorio de reflexión y trabajo común en torno a las siguientes preguntas fundamentales: Migración y la libre circulación de personas y conocimientos, precariedad, la cuestión de la deuda y los servicios de abastecimiento social, educación gratuita y accesible para tod@s, la construcción de medios y redes autónomas, la reapropiación de los espacios urbanos, los mecanismos y las formas de movilización social y la experimentación de nuevas formas de organización y de inteligencia colectiva.
Proponemos un encuentro de 3 días en Túnez en septiembre de 2011, e invitamos a todos los colectivos, grupos, individuos y actvistas que se adhieren a la presente convocatoria y que desean construir una red transnacional de lucha.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe and other activists of No Border
Soliplenum Revolte (Göttingen)
Nous, étudiants, travailleurs précaires, chômeurs, activistes et militants d’Europe et d’Afrique du Nord, nous sommes rencontrés à Tunis pour croiser nos savoirs et entamer un processus de luttes communes. Les luttes qui ont traversé l’Afrique du Nord dans ces mois ont parlé à tout le monde parce qu’elles ont mis au centre de leur combat les conditions de vie et l’absence de futur des nouvelles générations, les premières à se battre, les derniers à avoir droit de parole. Dans le contexte de la crise économique mondiale, il y a plusieurs similitudes entre ce pourquoi on lutte en Europe et les raisons pour lesquelles on a chassé Ben Ali et Moubarak.
Ces luttes demandent un changement radical d’un système qui se fonde sur l’exploitation générale et le gouvernement d’élites parasitaires sur les besoins des majorités. On se révolte contre la misère présente et pour bâtir de nouveaux liens sociaux qui soient produits par des processus de libération visant la réappropriation de la richesse collective. Ces luttes ont créé un espace commun que les pouvoirs cherchent constamment à fragmenter et à réprimer.
Voici pourquoi nous appelons à un meeting transnational d’activistes pour partager les luttes et pour construire des stratégies communes. Nous ne voulons pas faire un « événement » médiatique, mais nous voulons construire un réseau transnational à la hauteur d’un temps de luttes et de grandes transformations sociales.
Nous voudrions que ce meeting soit un laboratoire de réflexion et de travail commun autour des questions qui nous semblent fondamentales : la migration et la libre circulation des personnes et des savoirs, la précarité, la question de la dette et des services sociaux, la connaissance libre et gratuite pour tous, la construction de réseaux et de médias autonomes, la réappropriation de l'espace urbain, les mécanismes et les formes de mobilisation, l'expérimentation de nouvelles formes d'organisation et d'intelligence collective.
Nous proposons un meeting de 3 jours en Tunisie en septembre 2011, en invitant les collectifs, groupes et individus, activistes qui adhèrent au contenu de cet appel et qui souhaitent construire un réseau transnational de lutte.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe et d'autres activistes du No Border
Soliplenumk Revolte (Gottingen)
Noi studenti, precari, disoccupati e attivisti del Nord Africa e dell'Europa, ci siamo incontrati a Tunisi per condividere saperi e costruire lotte comuni. Le rivolte che hanno attraversato l'Africa del nord in questi mesi parlano a tutti, perché hanno messo al centro le condizioni di vita e l'assenza di futuro delle nuove generazioni, le prime a scendere in strada, le ultime ad avere diritto di parola. Nel contesto della crisi economica globale, sono molti i tratti comuni tra i conflitti in Europa e i movimenti che hanno cacciato Ben Ali e Mubarak.
L'obiettivo delle nostre lotte è la trasformazione radicale di un sistema fondato sullo sfruttamento generalizzato e il governo delle elite parassitarie contro i bisogni dei molti. Ci ribelliamo contro la miseria del presente e per costruire nuovi rapporti sociali fondati su percorsi di liberazione e sulla riappropriazione della ricchezza collettiva. Queste lotte hanno prodotto uno spazio comune che il potere cerca continuamente di frammentare e reprimere.
Su questa base proponiamo un meeting transnazionale di attivisti per condividere le esperienze di conflitto e costruire percorsi in comune. Non ci interessa fare un «evento» mediatico, ma vogliamo costruire una rete transnazionale all'altezza delle sfide e della trasformazione sociale.
Il meeting che stiamo organizzando vuole quindi essere un laboratorio di riflessione e organizzazione su questioni politicamente centrali: le migrazioni e la libertà di circolazione delle persone e dei saperi, la precarietà, il debito e un nuovo welfare, l'accesso libero e gratuito alla conoscenza, la rete e la costruzione di strumenti di comunicazione indipendenti, la riappropriazione dello spazio urbano, i metodi e le forme di lotta, la sperimentazione di nuove forme organizzative dell'intelligenza collettiva.
Proponiamo allora un meeting di 3 giorni in Tunisia nel mese di settembre e invitiamo collettivi, gruppi e singoli attivisti che condividono questi temi e vogliono costruire una rete transnazionale di lotte.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe et d'autres activistes du No Border
Soliplenumk Revolte (Gottingen)
Aufruf zu einem transnationalem Treffen in Tunesien
Wir, Student_innen, prekarisierte Arbeiter_innen, Arbeitslose und Aktivist_innen aus Europa und Nordafrika haben uns in Tunis getroffen um unser Wissen auszutauschen und einen Prozess gemeinsamer Kämpfe anzustoßen. Die Kämpfe, die in den letzten Monaten durch Nordafrika fegten, sprachen zur gesamten Welt, denn das Fehlen einer Zukunft für die neuen Generationen war der Mittelpunkt dieser Konflikte.
Die Frontlinien dieser Kämpfe wurden von der neuen Generation gehalten, die immer die erste ist, die kämpft und die letzte, die gehört wird.
Im Kontext der globalen Wirtschaftskrise gibt es viele Parallelen zwischen den Gründen weswegen wir in Europa kämpfen und warum Ben Ali und Moubarak gestürzt wurden.
Diese Kämpfe fordern eine radikale Veränderung eines Systems, das auf einer generellen Ausbeutung durch Regierungen von Eliten basiert, die über die Bedürfnisse der Menschen hinweggehen. Wir revoltieren gegen das Elend der Gegenwart und um neue soziale Beziehungen zu schaffen, die durch Prozesse der Befreiung und der Wiederaneignung unseres kollektiven Wohls erzeugt werden. Diese Kämpfe eröffnen gemeinsame Räume, die die Mächtigen ständig versuchen zu spalten und zu unterdrücken.
Deswegen rufen wir zu einem transnationalem Treffen von Aktivist_innen auf, um unsere Kämpfe zu teilen und gemeinsame Strategien und Kampagnen zu entwickeln. Wir wollen kein „Medien“ Event, sondern ein transnationales Netzwerk aufbauen, das der heutigen Kämpfe und der großen sozialen Veränderung gewachsen ist.
Wir wollen, dass dieses Treffen ein Versuchsfeld der Reflexion und der gemeinsamen Arbeit für folgende fundamentale Fragen ist:
Migration und die Bewegungsfreiheit von Menschen und Wissen, Prekarisierung, Schulden und Sozialversorgung, freie und zugängliche Bildung für alle, Schaffung autonomer Medien und Netzwerke, Wiederaneignung städtischer Räume, Mechanismen und Formen sozialer Mobilisierung und das Experimentieren mit neuen Formen der Organisierung und der kollektiven Intelligenz.
Wir beabsichtigen ein dreitägiges Treffen in Tunesien im September 2011, und laden dazu alle Kollektive, Gruppen, Individuen und Aktivist_innen ein, die sich von diesem Aufruf angesprochen fühlen und die den Wunsch haben den Aufbau eines transnationalen Netzwerks der Kämpfe mitzugestalten.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe and other activists of No Border
Soliplenum Revolte (Göttingen)
Zaproszenie do międzynarodowego spotkania w Tunezji
My, studenci, prekarni pracownicy, bezrobotni i aktywiści różnych ruchów społecznych Europy i Afryki Północnej spotkaliśmy się w Tunisie by dzielić się wzajemnie naszą wiedzą i stworzyć podstawy dla wspólnie prowadzonych walk. Rewolucje, które przetoczyły się przez Afrykę Północną w ostatnich miesiącach przemówiły do tak wielu osób, gdyż w ich centrum stały warunki życia, brak jasnej wizji przyszłości nowego pokolenia, które po raz pierwszy wyszło na ulicę i zabrało głos. Przyglądając się im w kontekście światowego kryzysu ekonomicznego, możemy dopatrzyć się wielu podobieństw między konfliktami rozwijającymi się w Europie i tymi, toczonymi przez ruchy, które obaliły reżimy Ben Alego i Mubaraka.
Celem tych wszystkich zmagań jest radykalna transformacja systemu opartego na ogólnym wyzysku obszernych części populacji prowadzonym przez rządzące, pasożytnicze elity. Sprzeciwiamy się ubóstwu teraźniejszości i mamy zamiar zbudować nowe relacje społeczne oparte na ścieżkach wolności oraz procesie odzyskiwania wspólnego bogactwa. Te walki wytworzyły przestrzeń, którą władza stara się stale dzielić i represjonować.
Wychodząc z tej perspektywy chcielibyśmy zwołać ponadnarodowe spotkanie aktywistów w celu współdzielenia doświadczeń z toczonych walk oraz po to, by stworzyć wspólnie kampanie. Nie jesteśmy zainteresowani tworzeniem kolejnego medialnego wydarzenia, ponieważ celujemy w stworzenie międzynarodowej sieci nadającej się do stawienia oporu wyzwaniom, przed którymi stoją nasze ruchy oraz do przeprowadzenia społecznej transformacji.
Spotkanie, które organizujemy w najlepszym wypadku miałoby stać się laboratorium teoretycznej refleksji oraz procesu organizacji skupionych wokół politycznie istotnych kwestii: migracji oraz wolności przepływów ludzi i wiedzy, prekarności, długu i nowego dobrobytu, bezpłatnego i wolnego dostępu do wiedzy, sieci i autonomicznych mediów, ponownego przyswojenia przestrzeni miejskiej, metod i form walki oraz eksperymentów z nowymi formami organizacyjnymi.
Proponujemy zatem 3 dniowe spotkanie w Tunezji we wrześniu, tego roku i zapraszamy kolektywy, grupy i pojedynczych aktywistów, którzy chcieliby pracować nad tymi zagadnieniami i tworzyć ponadnarodową sieć walk.
Front de Libération populaire de la Tunisie
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe et d'autres activistes du No Border
Soliplenumk Revolte (Gottingen)
Knowledge Liberation Front
Network Welcome to Europe et d'autres activistes du No Border
Soliplenumk Revolte (Gottingen)
Iscriviti a:
Post (Atom)